Dans son château, munie de son tablier
Ses jolis souliers portés
Les grandes peurs du soir
Elle côtoie les heures miroirs
Dans son château, elle nettoie
La poussière, les draps enveloppés
Elle fait taire les bruits de couloir
Les plateaux argentés, les cuillères dorées
Dans son château, elle agrémente de joie
Les rois, les ducs et les duchesses
Elle arpente les grands lieux sacrés
Un conte de fée, c'est elle la maitresse
Jeux de carte, telle une tigresse
Les vieux tableaux, les portes cadenassées
Les ombres du soir, pétrifiée
Seule, elle se range dans son lit
Elle nous tricote des pulls
Lorsqu'elle revient de Paris
Elle raconte les grandes fêtes
Les soirées déguisées, les bals organisés
Leurs allures improvisées
Les carpettes, les bougies allumées
Les allumettes pointes violettes
Elle prend son train, souvent en avance
Elle retourne là-bas, et avant ça
Elle nous embrasse de ses aurevoirs
Dans son château, elle enfile son tablier
Ses jolis souliers portés